En pratique

 

Pour comprendre comment les organismes vivants et les environnements répondent aux différentes perturbations en fonction de leur amplitude, fréquence et vitesse, les archives sédimentaires constituent des objets d'étude privilégiés, car elles donnent accès aux quatre facteurs cruciaux permettant de caractériser l'effet des perturbations climatiques sur le vivant et son environnement :

  • le temps enregistré dans les sédiments et au sein des organismes à tissus minéralisés,
  • l'évolutionde la biodiversité préservée sous forme d'assemblages fossiles successifs,
  • la distribution spatiale de la diversité préservée dans des gisements contemporains distribués dans le monde,
  • les perturbations enregistrées dans les archives sédimentaires et paléontologiques, accessibles et caractérisables via la géochimie isotopique, la minéralogie, les structures et les géométries sédimentaires et le contenu fossile.


Durant le dernier quadriennal, les chercheurs des thèmes « Paléoenvironnement » et « Biodiversité : Formes, Fonctions & Dynamique » ont largement contribué au développement et à l'application de nouvelles techniques d'investigation telles que l'imagerie à très haute résolution permettant d'observer des structures micro à nanométriques, ou encore à l'optimisation d'outils et de méthodes d'analyse (géochimie isotopique, géochimie organique, microscopie automatisée, extraction et séquençage d'ADN), en utilisant des outils métrologiques dont le seuil de détection est de plus en plus bas. Ces développements ont contribué à rendre aujourd'hui possible l'étude des organismes fossiles microscopiques tels que le plancton marin à l'échelle de l'individu, et d'observer la saisonnalité enregistrée dans les tissus minéralisés à croissance accrétionaire d'organismes vivants (coquilles,  dents,  os, écailles). Fort des nombreuses collaborations internationales développées avec des chercheurs européens (Espagne, Portugal, Angleterre, Allemagne), américains (Brésil, USA, Canada), australiens, africains (Madagascar, Algérie, Maroc, Tunisie) et asiatiques (Chine, Japon, Thailande, Corée) il est possible d'accéder à des enregistrements sédimentaires et paléontologiques contemporains situés dans des provinces biogéographiques éloignées, des domaines continentaux ou océaniques isolés les uns des autres et des paléolatitudes variées.  Les compétences acquises, les résultats obtenus et les collaborations développées au sein des Thèmes « Paléoenvironnement » et « Biodiversité : Formes, Fonctions & Dynamique » qui fusionnent dans ce nouveau contrat, permettront d'étudier à différentes échelles de résolution spatiale et temporelle le vivant, son environnement et leurs interactions pour des temps anciens (Mesozoïque, Cénozoïque). Trois ordres de résolution temporelle seront considérés : de l'annuel au millénaire (M1) ; de la dizaine aux centaines de milliers d'années (M2) ; du million d'années aux étages géologiques (M3).